Monday 27 October 2008

Guest house

Ca y est, nos beaux invités sont arrivés et je dois dire qu'ils gèrent plutôt bien le décalage horaire. Armés d'une caméra et d'un appareil photo, ils sont au taquet.
Ils nous ont d'ailleurs fait le plaisir de donner leur point de vu sur la Louisiane sur le blog. Suspense....
Ce soir, avec Alice ils sont venu me chercher à l'école avec ballons et cotillons pour mon anniv.

Friday 24 October 2008

Votre fils est intelligent mais...

J’ai donc décidé de téléphoner à certain parents histoire d’avoir un moyen de pression sur ces gamins. Etant donné le cadre familial de Asia, j’ai préféré me pencher sur le cas de Tre’von, Logan et Jamari en écoutant les conseils de la prof américaine qui leur enseigne l’orthographe :

‘Appelle la grand-mère de Tre’von, c’est elle qui l’élève, ça pourra le faire réagir’ / ‘La mère de Logan est en prison, voici le numéro du père, il pourra surement t’aider’.

L’un après l’autre, j’ai sorti les garçons de leur classe pendant leur cours d’écriture. Je les ai amenés dans le bureau de l’assistante de direction disponible pour les coups de fil aux parents. Assis dans un énorme fauteuil, Jamari me regarde lui réexpliquer pourquoi je dois appeler sa mère. En tapant le numéro de téléphone, je réfléchis aux mots que je vais utiliser en anglais histoire de ne pas passer pour un immigré analphabète.

Une fois mon petit speech terminé, une maman énervée me répond fermement mais calmement : ‘Entendu, merci de votre appel, j’arrive tout de suite’. Il était 9.30 du matin quand une maman remontée est arrivée dans ma classe pour secouer son fils. Ravie de me rencontrer, elle a terminé son discours en disant ‘n’hésitez pas à me rappeler si il y a un problème’ et ‘Bienvenu en Louisiane’. De quoi être satisfait mais hélas le comportement de Jamari ne s’est pas amélioré, j’imagine que je vais devoir la rappeler.

Viens le tour de Logan : une grosse voix afro- américaine me répond et après m’avoir écouté me dit :

‘Ou est-il ?’

Un peu étonné je lui dis : ‘il est à l’école, Alice Boucher…’

‘Oui ça je sais mais il est à côté de vous ?’

‘Oui, il est en face de moi’

‘Passez le moi.’

Je me retourne vers Logan qui semblait redouter l’inévitable, je lui montre le combiner. Assis sur sa chaise, les pieds de Logan ne touchent pas le sol et son ptit corps semble rétrécir dans cet énorme bureau. Il se lève et marche lourdement vers moi, il prend le combiner qui fait 2 fois sa tête. ‘Yeah…’

Logan écoute alors le speech de son père en hochant la tête de temps à autre . Je n’entendais pas ce qui se disait mais les derniers mots étaient à coup sûr : ‘Tu as compris ??’

‘Bon, repasse moi ton professeur’.

Pour ce qui est de Tre’von, sa grand-mère semblait tout aussi dépassée que moi : ‘Tous les matins je lui dis de bien se comporter… je ne sais plus quoi faire… je vais voir si son père peut passer vous voir’.

On est vendredi soir, ça me fait du bien de raconter ça sur le blog.

Demain Fabrice et Aude débarquent, un grand bol d'air français...

Wednesday 22 October 2008

Welcome to the maternelle!

La personne que je remplace en maternelle ayant baissé les bras depuis quelques semaines, ces gamins ont pris de réelles mauvaises habitudes. Ils ne savent se tenir en rang, me coupent la parole, courent dans la classe… Des comportements qui restent plutôt normaux mais qui dans une école difficile comme Alice Boucher, s’accompagnent d’un mal-être (fatigue, énervement, pleurs) , mal-être d’autant plus visible qu’ils n’ont droit qu’à 15 minutes de récréation par jour.

Il y a des élèves comme Asia. Petite demoiselle de 5 ans qui vit en foyer car sa mère n’a pas les capacités intellectuelles de l’élever et son père est absent. Hier après midi, Asia a eu une crise de hurlements dans ma classe. Cette crise avait certainement pour but de me tester car la petite est malgré tout très maline. Bref, je suis allé voir son assistante sociale qui se trouvait à l’école mais je n’ai pas pu lui parler car elle était elle-même occupée, assise au milieu du couloir à essayer de maitriser (comprenez : collez au sol) la petite sœur d’Asia.

Bref, ces gamins ont besoin de repères, ce qui est beaucoup plus facile à dire qu’à faire. Pour la première fois depuis mes expériences en ZEP française, je me suis retrouvé dépassé. Imaginez-vous hurler de tous vos poumons sur un groupe d’enfants et en arriver à un point que vous envisagez pendant une seconde la possibilité que vous n’y arriverez pas. Des grands moments de solitude.

Il me reste plus qu’à tout essayer : hurlements, récompenses, punitions, compliments, recess detention (interdiction de récré). Mes collègues connaissant la situation sont tous très aidants. J’essaye donc d’apprendre mon nouveau métier.

Monday 20 October 2008

Un dimanche à Lafayette.

Doucement nos yeux s'ouvrent, il est environ 9h...


Laissez moi vous compter l'histoire d'un dimanche à Lafayette ou comment le temps coule tranquillement.

.... On s'étire gentiment, on regarde l'heure "Mmm il est tôt pour se lever..." Mais la lumière qui traverse nos rideaux nous dit qu'une belle journée nous attend. Nous nous levons donc accueillis par le chat convalescent qui nous reste, l'autre est à Petsmart pour adoption.
Lentement, on traverse l'appartement et on s'affale dans le canapé trop fatigué de cet effort. Nos yeux sont presque entièrement ouverts désormais. On allume la télé. Oui mauvaise habitude...
Tandis que le lait chauffe, le grille-pain s'active. Ici pas d'œufs ni de bacon, mais un bon pain de chez nous avec du beurre. "Ca sent le bon pain grillé comme à la maison."
Le téléphone sonne. Le rendez vous hebdomadaire avec Josiane et François, mes beaux parents. Ca fait du bien de les entendre. Un petit bout de France.
Au programme, un bon film pendant le petit déjeuner et pas de plan pour la journée. Ha si! Quelqu'un doit venir voir les chats pour une éventuelle adoption! Faut que j'aille chercher l'autre chat à l'animalerie. Mais on prend son temps, on est dimanche, non?! Ok donc jour de repos oblige, j'enfile un pull par dessus mon pyjama et départ pour l'animalerie. Lake est content de me voir, moi aussi.

14h. Douche prise, tenue descente enfilée, on attend la personne censée venir voir les chats...
15h Toujours personne. On appelle, pas de réponse, mauvaises nouvelles.
15h15 On ne se laisse pas abattre. On prend la voiture et on part se promener. Il fait encore très chaud, je peux encore mettre des débardeurs "et on est le 19 octobre, tu te rends compte!" comme dirait Mikael.

Nous voici donc nous promenant autour du Cypress Lake, le lac de l'Université de Lafayette. Dans un silence quasi absolu, nous essayons de discerner un alligator entre les arbres et les plantes. L'Université élève ici des alligators… Normal. Les écureuils sautent de branches en branches et les tortues de Floride font légion. Vous savez ces tortues qu'on a tous eu étant petit? Vous vous souvenez qu'en France on ne doit jamais relâcher une de ces tortues dans la nature? A Cypress Lake, les tortues vivent au même niveau de la chaine alimentaire que les alligators. On peut donc aisément imaginer les bouleversements qu'une tortue de Floride peut engendrer dans un écosystème français.

Après ces considérations sur l'écosystème en Louisiane du sud, nous partons pour Girard Park admirer le comportement humain. Ici nous pouvons constater que l'être humain a un certain besoin de courir, de marcher, de discuter, de manger et de jouer du frisbee... Oui beaucoup de frisbees avec des règles et tout et tout. Bizarre leurs mœurs...
Le jour touche à sa fin et la meilleure façon de finir un dimanche en beauté.... Enchainer les derniers épisodes de Grey's Anatomy devant une pizza fraichement livrée affalé dans le canapé.

Mmmmm, la vie est belle quand on laisse le temps coulé un dimanche à Lafayette, Louisiane.

Saturday 18 October 2008

Black American

Da’Mayka, 4th grader (cm1) vient de commencer les cours de français. Des jeux, des chansons, du coloriage, Da’Mayka a vite compris que ce petit cours du matin pouvait être fort sympathique. Et puis, ça l’a fait marrer de m’entendre parler mon charabia de français. Curieuse et intéressée, elle essaye de rattraper son retard sur les autres: une, du, toua, quat, sainq.

Ce n’est en fait que lorsque je vois les parents que je comprends réellement le fossé de culture. Ces familles ne sont pas américaines, elles sont afro-américaines, une culture à part entière qu’elles revendiquent de par leur accent/ vocabulaire/ leur style vestimentaire/ leurs émissions télé/ leur presse…. Bref, c’est quand même impressionnant de voir 2 communautés bien distinctes réunis sous le même drapeau. Je vois souvent de jeunes papas venir chercher leur gamin les dents de devant argentées façon Joey Starr, une mode que l’on retrouve chez les enfants d’ailleurs, j’ai en effet vu un élève de 1er grade (CP) avec le même dentier. Le style Bad Boys est définitivement à la mode chez certains parents et par conséquent chez certains enfants qui restent une petite minorité.

Être dans une école à majorité afro-américaine inverse complètement les différences de couleur. Je me rappelle au début de l’année avoir entendu Nathalie se plaindre d’ un élève qui l’embêtait : ‘Il dit que je suis blanche, mais je suis pas blanche, je suis mexicaine.. .’

‘Mais oui Nathalie, tu es mexicaine...'

Lundi qui vient, j’attaque avec ma classe de maternelle. De la peinture, du coloriage, des chansons, une petite sieste l’après midi … le programme est ma foi fort sympathique.

Wednesday 15 October 2008

Arghhh.... ça fait mal.

Juste un petit post pour vous dire que nous n'appellerons plus la France même pour dire "Rappelle moi!". On vient de recevoir notre note de téléphone pour les appels à l''etranger et à 2.83 dollars la minute, je peux vous dire que ça fait mal.

Mais de soucis on prends désormais les rendez vous téléphoniques!!!! A vos agendas!

Monday 13 October 2008

Festivals, musique et cuisine


A notre arrivée en Louisiane, on nous a souvent dit qu’on avait de la chance d’être envoyé à Lafayette, la capitale du Pays Cajun. Lafayette étant une ville américaine plutôt banale, on a pas tout de suite compris où était notre chance. En fait, la qualité de cette ville se trouve au niveau culturel : Downtown Alive tous les vendredi soir, Art Walk une fois par mois, un festival quasiment tous les weekends, cinéma en plein air tous les mois…

Le festival de ce weekend nous a permis de mesurer l’importance de la culture Cajun dans le sud de la Louisiane.

Petit rappel historique grâce à mon copain wikipedia. Les premiers cajuns sont venu tout droit de l’Acadie (à l’est du Canada) exilés au 18eme siècle. Cette population cajun s’est ensuite mêlée aux français créoles et aux français de la métropole déjà sur place.

Ce qui surprend dans un premier temps c’est l’importance de la danse, ici les gens adoooorent danser. Chaque scène du festival est associée à son dance floor et les gens dansent du début du festival jusqu’à la fin, souvent pendant des heures. Les jeunes comme les moins jeunes et c’est d’ ailleurs amusant de voir ces moins jeunes en sueur en train de kiffer la vibe. La musique Cajun c’est toujours : Un guitare, un accordéon, un violon et une planche a laver pour marquer le rythme (voir photo), exemple :


Discover Sugar Bayou!

Dans le petit espace vidéo à gauche du blog, un extrait de Zydeco qui est la partie noire de la musique Cajun créé par les créoles de Louisiane. Ci dessous, un autre exemple de Zydeco plus récent




Les festivals sont aussi d’excellents prétextes pour gouter à la cuisine cajun : écrevisses, crevettes, boudins créoles, Alligators ou autres Cajun Burgers …