Il y a 2 semaines je me suis rendu à la banque, en arrivant j’ai remarqué dans ce grand bâtiment haut de plafond des fauteuils vides, ces mêmes fauteuils sur lesquels on s’était assis le jour de notre arrivée pour ouvrir notre compte. Je me rappelle m’être arrêté exactement au même endroit, certainement pour réfléchir aux centaines de choses qu’il nous restait à faire.
Debout devant ces fauteuils vides j’avais du mal à croire qu’une année venait de passer. Je veux dire, j’avais déjà vu une journée ou un mois passé en coup de vent mais toute une année ?
Ce qui est aussi surprenant c’est à quelle vitesse tu apprends à vivre dans une ville. 1 an à Lafayette et nous sommes capables de donner une liste des meilleurs restos, les garages, les différences entre banques, les endroits à éviter, où sortir…
A l’inverse je remarque qu’après une année, il est toujours difficile de comprendre comment fonctionne la société qui nous a accueilli. Il nous a fallu 1 mois pour nous sentir chez nous dans ce pays mais il nous faudrait une vie pour comprendre les américains et leur relation avec Dieu par exemple. La spiritualité, les communautés autour des églises sont déstabilisantes pour un Français. Il nous faudrait une vie pour comprendre comment fonctionne la communauté noir américaine ; il nous faudrait des générations pour changer leurs habitudes alimentaires.
Je ne m’attendais pas bien sûr à tout comprendre en quelques mois mais je dois dire qu’il est fatiguant de ne pas comprendre quotidiennement ce qui se passe autour de soi. Tu observes et tu poses des questions qui n'ont aucun sens pour ceux qui t'écoutent.
Cette semaine on a préparé notre départ, résilier nos assurances, nos abonnements téléphoniques, prévenu notre banque. Bref, on est passé exactement par les mêmes étapes qu’il y a 1 an. J’aurais tendance à dire que ces démarches ont été plus simples ici notamment parce que la ville de Lafayette est moins grande.
Demain, on finit les valises : 2 bagages de 23 kilos par personne ce qui nous fait à nous deux 92 kilos à embarquer. Si je soustrait la masse et multiplie par la racine du poid total, je crois qu'on revient avec pas mal de bonheur.