Thursday 20 November 2008

Je ne voyais plus mes mains...

Ma salle de classe n'a pas de fenêtres. Pour ceux qui se demandent comment c'est possible et bien il faut juste revenir un instant sur la contruction de l'école. Comme la plupart des bâtiments de Lafayette, l'école est constituée que d'un seul et même rez de chaussé. Les pièces du milieu du bâtiment se retrouvent donc sans fenêtre. Un détail d'autant plus problématique lorsqu'on sait que les élèves n'ont que 15 minutes de récréation par jour et 30 minutes pour manger.

Bref, ce problème est spécifique à mon école et j'imagine que si on cherche un petit peu on peut trouver ce style d'aberration en France. Non, si je vous en parle c'est surtout pour vous raconter une petite anecdote qui m'est arrivée ce matin.

Il y a eu une coupure de courant. Un évènement d'une rare banalité dans un contexte autre qu'une salle de classe sans fenêtre donnant sur un couloir opaque. Lorsque la lumière s'est éteinte au beau milieu de mon cours, je ne voyais tout simplement plus mes mains. Mes élèves (agés pour la plupart de 5 ans) n'étaient pas sûr qu'il faille rire ou pleurer. Il faut savoir que lorsqu'il arrive quelque chose à un gamin: tomber dans la cour, se faire taper dessus ou mieux se faire insulter - le premier reflexe que le petit aura c'est de regarder autour de lui pour voir si un adulte peut l'aider. Dans le cas d'une chute, la réaction de l'adulte lui indiquera si ce qui lui est arrivé est grave ou non.

Bref, dans mon cas ce matin, les enfants étaient perplexes car ils ne voyaient plus le type à la queue de cheval qui leur servait de repère. N'écoutant que mon courage, j'ai décidé de traverser la classe pour ouvrir l'unique porte, et après m'être tapé la moitié des chaises de la classe au niveau du genoux, c'était chose faite. Une fois la porte ouverte, les élèves pouvaient distinguer ce même type aux cheveux en bataille qui leur disait dans un anglais impeccable: "If you see me, come with me". Dans les 10 secondes mes démons étaient à mon niveau, certains tendant les bras vers moi l'air de dire "Porte moi, j'ai peur...". J'ai donc conduit le groupe à l'extérieur du bâtiment avec Siniya dans mes bras. L'étrange impression d'être un pompier sortant des flammes. Un pompier avec une fâcheuse tendance à gueuler sur les gamins autour de lui.

5 comments:

Maman Josy said...

Et c'est là que t'aurait été utile la petite lampe à "manivelle". Tu devrais toujours en avoir une sur toi !

En tout cas, bravo... Encore une fois tu as bien maîtrisé la situation !

Les Deux NIds said...

tu es leur héro maintenant ! bien vu en tous les cas, ta maitrise de la situation !

ilhunpea said...

L'homme de la situation. C'est vrai qu'avec toi je me sens complètement en sécurité.

Présence, charisme, chaussettes !

Anonymous said...

Alice m'avait dit que ta classe n'avait pas de fenêtres mais je n'avais pas réfléchi aux problèmes en cas de coupure de courant!! Enfin si tu as su maîtriser la situation, en espérant que tu n'auras pas trop de bleus demain matin!!!!!!!!!
Maintenant ces enfants vont avoir une image héroïque de l'homme à la queue de cheval....
bises

Mrs Plat said...

Tu redéfinis a toi tout seul le genre chevaleresque!! On ne verra plus les héros de la même façon, la cape c'est ringard, rien ne vaut une top coupe de cheveux à la...toi tout seul!!
Bizzzzzzzzzzzzzzzzz